Un mois que nous naviguons sur l’océan Arctique. Un mois, sans nuit, à la recherche de l’ours polaire, en vain. Quatrième expédition sans avoir croisé Ursus maritimus. De Bjornsya à l’Île Freeden, la mer est dégagée, la banquise invisible. Elle se trouve maintenant bien au-delà du 82e parallèle.
Deux heures du matin Je descends dans ma cabine, la température extérieure est de 10 °C. Avec nostalgie, je parcours mes photographies des années 2010. Cette ourse avec ses trois petits, les jeunes oursons qui jouent à cache-cache derrière de volumineux morceaux de glace, des mâles qui viennent avec curiosité inspecter notre bateau…
Tout ceci est Ioin, les ours polaires ont quasiment disparu. Les causes sont multiples, la fonte de la banquise, mais également la pollution des mers, l’exploitation de l’Arctique et, surtout, la chasse au trophée dite « sportive ».
Dans cet environnement fragile, nous aurions dû les protéger. L’avenir demeure incertain, il est tard, mais peut-être pas trop tard pour préserver l’ours polaire en son royaume arctique. Je n’ai qu’un souhait, un espoir. Ne pas vivre le crépuscule des Dieux de l’Arctique.