Extrait de la préface de Nikos Aliagas :
Loin de nos projections et de nos fantasmes urbains, le photographe nous immerge dans le silence d’un village inuit, Kaktovik, sur la mer de Beaufort au nord de l’Alaska. Là où le temps des hommes se plie aux exigences de mère-naturel, le photographe se fond dans une multitude de nuances de blancs et de gris pour saisir la vie sur le vif. Pas de mise en scène factice, pas d’effets pour embellir ou rendre une scène plus dramatique, Kyriakos s’approche au plus près de ce monde aussi brutal qu’onirique afin que nous ne soyons pas simples spectateurs-voyeurs, mais témoins privilégies d’un monde encore inaltéré.
Kyriakos Kaziras photographie les ours polaires avec bienveillance. Ses clichés nous rappellent avec force que dans le monde polaire, animaux sauvages et humains vivent ensemble depuis des centaines d’années, sans se juger ou se jauger. Mais ce qui m’interpelle le plus dans son objectif, c’est sa capacité à inverser les rôles : ce monde presque autarcique semble nous observer en silence, étonné de ce que nous sommes devenus, triste de nous voir prisonniers de nos certitudes et de nos chimères.